Histoire du sarrasin : L’origine
Le sarrasin, contrairement à l’idée qu’on en a, ne nous vient pas de Bretagne. L’histoire et l’origine du sarrasin commence dans la province de Sichuan en Chine . le professeur Ohmi Ohnishi, spécialisé en génétique agricole à l’université de Kyoto, démontre que l’origine exacte est la vallée de la rivière de Tongyi, au pied de de l’Himalaya. On y trouve encore une espèce sauvage.
C est dans la région de Sanjiang qu on en trouve les premières traces de sa forme domestique. Il migrera ensuite vers la Corée du nord et le Japon. Puis, au 14 ème Siècle. Il fera son entrée en Europe.
Histoire du sarrasin: Implantation en Bretagne
Pour comprendre l’ histoire du sarrasin, pourquoi cette pseudo céréale s’implante de manière durable en Bretagne, il faut en comprendre les atouts.
Le sarrasin a une faculté à pousser sur des terres arides. Il n’est pas non plus attaqué par des maladies. En le semant entre le travail de jachère et la sole de blé d’hiver, les paysans de l’Ouest bénéficient de trois récoltes différentes : sarrasin, blé d’hiver (froment ou seigle) et blé de printemps (avoine, orge ou autre). De plus, son cycle court et décalé (mai/juin à septembre/octobre) lui évite d’être victime des intempéries qui s’abattent entre octobre et mai, contrairement aux céréales. En outre, il est moins cher que le froment et le seigle. Il a donc l avantage d apporter un surcroît de sécurité alimentaire aux populations pauvres souvent exposés aux disettes.
La légende
La légende en attribue l’introduction en pays breton à la duchesse Anne , qui voulait ainsi éloigner les famines. Mais cette thèse n est étayée par aucun document historique et semble erronée selon l’idée qu’à cette époque, le gouvernement ne s’impliquait pas encore dans la gestion es subsistances et de distributions alimentaires. Ce n’est qu’après la Révolution qu’on crée une administration dédiée à ces questions.
Il est fait mention du sarrasin pour la première fois vers 1550. Noël du Fail, conseiller au parlement de Bretagne, écrit que:
«sans ce grain, qui nous est venu depuis soixante ans, les gens pauvres auraient beaucoup à souffrir».
Si la culture et la consommation du sarrasin au XVIe siècle sont attestées, son absence ou sa rareté dans certaines sources économiques relativisent tout de même son intégration dans les différents secteurs d’activités des sociétés du Massif armoricain.
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XVll au XlX ème siècle
Il n’en est pas de même du XVll au XlX ème siècle où le sarrasin trouve sa place dans la rotation des cultures (sarrasin, seigle, avoine)
Pour les Bretons, une terre est considérée comme bonne lorsqu’elle excédentaire sur l’ensemble des grains qu’elle accueille. Ce n’est pas le cas de toutes les régions. La culture du froment est la référence absolue en matières de céréales . La terre qui en produit en quantité est , de manière générale, reconnue comme terre de qualité. Les bretons commercialisent le froment vers d’autres régions ou d’autres pays.Le seigle et le blé noir sont donc nécessaires pour éviter de le consommer,
Les années 1840 à 1850
Dans les années 1840 à 1850, la littérature agronomique bretonne et les rapports sur l’agriculture abordent l’émergence du trèfle en guise de prairie artificielle et de plantes racines telles que les betteraves, les turneps, les rutabagas, les carottes et surtout les pommes de terre.
Selon Henri Sée, à cette époque, seule la pomme de terre mérite d’être étudiée, car la culture des autres racines reste anecdotique. On recommande dès lors aux paysans d’abandonner, la rotation triennale de céréales .
XIXe siècle
Au milieu du XIXe siècle, La Société centrale de Quimper est obligée d’insister sur l’intérêt de ces nouveaux assolements.
«Renoncez à l’assolement triennal, faites disparaître vos tristes jachères pour faire place à de beaux champs de trèfle ou de luzerne, à de vastes planches de pommes de terre, de carottes, de navets, de turneps, de rutabagas, de betteraves succédant à vos blés noirs, à vos moissons de froment, de seigle et d’avoine».
Une enquête agricole de 1866 montrera que le sarrasin représente encore entre 26 et 40 % des terres de labour dans l’ensemble du centre Bretagne.
Source: thèse de Alain-Gilles Chaussat, décembre 2017 Université de Caen
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